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LA TAPISSERIE AU XVe SIECLE 101
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tèrent pour les souverains de Mantoue des tapis de bancs ou banquiers, des armoiries et des paysages. On connaît les noms de plusieurs de leurs collaborateurs ; deux d'entre eux étaient aussi venus du Nord ; les autres sont probablement leurs élèves.
Lalongue domination'de Louis de Gonzague (1444-1478)marque l'apogée de cet atelier. Ce prince, admirateur passionné des tentures flamandes,' prend à son service, en 14.49, un des maitres les plus fameux du temps, Rinaldo Boteram, de Bruxelles, l'introducteur de la haute lice à Sienne, et le charge de plusieurs achats importants dans la Flandre. Le tapissier le plus estimé de la cour de Mantoue était, après Boteram, Rubichetto, dont le traitement mensuel s'élevait à 46 livres 10 sous, tandis que ses collaborateurs, presque tous Bruxellois d'origine, ne recevaient que 9 livres par mois. Le nombre des ouvriers italiens reste toujours minime.
Un des plus grands maitres de la renaissance italienne, Andrea Mantegna, avait accepté la tâche de fournir des modèles aux tapissiers de Louis de Gonzague. Les détails sur les œuvres sorties de cette illustre collaboration font complètement défaut. On sait seulement que les tentures des souverains de Mantoue jouissaient d'une grande célébrité au xvie siècle. Les fameux cartons d'Hamp-ton Court, ces Triomphes de Jules César développés en longues frises qui rappellent les antiques bas - reliefs, sont généralement considérés comme des modèles dessinés pour l'atelier mantouan.
Après Louis de Gonzague commence la décadence de l'atelier que le nom de Mantegna suffirait à illustrer d'une gloire impérissable.
Venise. — La ville de Venise était surtout un entrepôt de toutes les marchandises du monde. Les marchands y apportaient poulles mettre en vente des étoffes ou tentures de toute provenance qui allaient ensuite décorer les palais pontificaux ou princiers. '
En 1421, deux tapissiers du Nord, Jehan de Bruges et Valentin d'Arras, établissent un atelier à Venise; leur entreprise dure peu.
Ainsi en est-il de beaucoup de ces ateliers italiens dont des archives presque intactes ont permis de constater, en ces derniers temps, l'existence. Souvent deux ou trois artisans composent tout leur personnel. Il en est ■ dont tous les ouvriers se recrutent dans la même famille. Aussitôt la besogne commandée, faite et livrée, ils plient bagage et vont chercher fortune ailleurs. A peu d'ex-
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